Le gris du macadam/et autres
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Shaé
Kaelys
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Le gris du macadam/et autres
Prologue :
(2357)
Avez-vous déjà essayé de parler à la lune et aux étoiles ? Si non, très bien continuez ainsi. Si vous leur avez parlé et s’il vous semble qu’elles vous ont répondu, sachez que vous vous leurrez. Elles ne vous répondront pas. La lune est vide de sens, les étoiles sont vides de sens.
La Terre l’est aussi. Il est inutile de se bercer de doux rêves d’espoir, car il faut bien se réveiller. Et là, il ne reste plus que la souffrance, la mort, et surtout, la désillusion.
Moi, ça fait longtemps que j’ai cessé de rêver.
Je m’appelle Kaela, j’ai seize ans et je suis passe-murailles.
Chapitre 1 (partie 1)
Passe-murailles. Un mot, un seul, suffit à me décrire. A rythmer ma vie, ma manière d’être. Comment ce seul mot en est-il venu à gouverner ma vie ? Je l’ignore et pour tout vous dire, je m’en moque. Car de toute façon je vais mourir et cette réalité elle, ne peut être changée. Oh moi, mourir ne me dérange pas spécialement. Ceux qui me révulsent ce sont eux, les Elus. Ceux qui peuvent choisir de vivre. Et de nous laisser mourir. C’est pour eux que je suis là, à cause d’eux devrai-je dire.
Je détaille l’immeuble que je viens de quitter : il est encore en assez bon état et fourmille de monde. Un rictus déforme mes lèvres à la vue du portier qui vient quasiment de me jeter dehors. Il va vite regretter ma venue, mais il n’aura pas le temps de la regretter longtemps. Je tourne le dos à l’immeuble et à peine ai-je fait quelques pas qu’un souffle chaud caresse brutalement mon dos. Je ne me retourne pas, c’est inutile car je sais déjà ce qu’il y a derrière moi : un tas de ruine. Le pire c’est que personne ne pensera que c’est moi qui viens de déclencher cette explosion, car elle s’est déroulée dans l’indifférence générale. Pas un passant ne s’arrêtera pour porter secours à un éventuel survivant. D’ailleurs même si quelqu’un me repérait qui viendrait m’arrêter ? Cela fait longtemps que toute forme d’autorité à disparut. Seule reste la loi du plus fort. Et ça comme beaucoup je l’ai vite compris. Mais contrairement à d’autre je n’ai pas fait que l’énoncer, je l’ai mise en pratique. J’en ai fait mon code, ma seule et unique loi. Cela fait sept ans que je l’applique, cela fait sept ans que je suis passe-murailles, cela fait sept ans que ma mère est morte. Et qu’aucun hypocrite ne s’exclame faussement attristé :
-Ta mère est morte ! Mon dieu quelle tristesse !
Car c’est faux. Ici pas de place pour la tristesse, seule compte l’indifférence. C’est ce que j’ai appris à mes dépends, quand écrasée pas le chagrin de cette mort soudaine j’ai rejoint mon nouvel avenir. J’en avais entendu parler et j’ai su frapper à la bonne porte, s’il on peut dire. Celle qui m’a fait devenir ce que je suis. Mais je ne lui en veux pas, car contre toute attente c’est elle qui m’a permis de rester en vie. Qui m’a appris un maître-mot : l’indifférence. C’est ce mot qui m’accueillit, ce mot qui m’a vu grandir, ce mot dans lequel je vis. Dans ce mots, dans ce monde, dans cette ville, ce qui pour moi revient au même puisque je ne la quitterais jamais. Je fais partie des Rebelles avec une majuscule bien entendu. Il en existe de toutes sortes, des doué, des faux, des peureux ; certains sont bourré de principes qu’ils disent juste, d’autres sont sans aucun scrupules. Personnellement je me situe dans une troisième catégorie : ceux qui font leur travail. Car c’est comme ça que je considère mes agissements, un métier comme un autre.
Les rebelles sont peu nombreux, on les estime a à peine deux milliards sur les neuf qui constituent l’ensemble de la population planétaire. C’est cependant plus que les Elus qui eux, ne serait qu’un milliard. Le resta de la population ne fait que gémir et prier pour qu’un jour lorsqu’ils se réveillent ils soient devenus des Elus et non plus des gens normaux. Ce qui ne survient presque jamais. Pour ma part je ne pense pas en faire un jour partie. Mais nombreux sont ceux, qui guettent avec attention l’apparition du moindre cheveu vert qui prouverait qu’ils sont spéciaux, qui espèrent que leur poumons seront maintenant capables de supporter le gaz de Tullia la planète refuge. Celle qui fait des Elus les élus. Car le Terre s’épuise et ne sera bientôt plus habitable. Une planète refuge, une seule, a été découverte. Mais pour la plupart le gaz qui y règne est mortel seul ceux qui ont mystérieusement muté peuvent le respirer. Et seuls eux, lorsque la Terre rendra son dernier soupir, pourront s’envoler vers une nouvelle vie. Les autres, ceux qui n’ont pas eu de chance mourront doucement dans une agonie aussi lente et douloureuse qu’inévitable. Mais des hommes ont trouvé un moyen de se venger de l’évolution : puisqu’ils ne peuvent avoir une nouvelle chance personne n’en aura. Et les Rebelles sont nés avec pour mission de tuer un maximum d’Elus.
Il faut agir avec prudence et tuer sans se faire tuer. Car si les Elus, bien que conscient du danger, sont trop orgueilleux pour masquer les cheveux verts. Ils savent cependant se défendre et lorsqu’ils repèrent leurs agresseurs, ils se montrent aussi impitoyables que ces derniers.
Une nouvelle explosion survient, comme pour appuyer mon propos. Car ce sont des normaux qui viennent de mourir. Comme toujours quand une explosion se déroule face à moi je sens mon cœur battre un peu plus vite. Et comme toujours je verrouille ma mémoire et m’astreint au calme. Je respire profondément et bientôt cet incident n’est plus qu’une donnée supplémentaire dans mon esprit. Je contourne largement les ruinas fumantes et passe mon chemin. Après quinze minutes de marche environ, j’arrive enfin à l’immeuble que j’habite en compagnie d’une trentaine d’autres personnes. Là à peine entrée je vois surgir Vel mon transmetteur, celui qui est chargé de remettre mes observation aux dirigeants.
-Alors, me demande-t-il avec angoisse, ça a marché ?
-Oui.
Ma réponse est laconique mais ne le surprend pas, je ne parle jamais beaucoup. Seulement cette fois je continue ma réponse et ce que j’ajoute les fait ce figer.
-Il y a eu une explosion, cadeau des Elus.
-Quel bâtiment ?
-Le 25b quartier sud-est.
Il a l’air catastrophé et je regarde avec attention la sueur naitre sur son front, puis il semble prendre conscience de quelque chose et fronce les sourcils.
-Ce bâtiment… il n’est pas à nous !
Je quitte le masque impassible que je m’étais composé et lui lance un regard narquois.
-Non.
Il semble hésiter entre le soulagement et la colère. Le soulagement finit par l’emporter et il répondit à mon sourire. Nous nous dévisageons un moment et alors que je vais reprendre mon chemin j’aperçois une lueur de convoitise dans ses yeux. Lueur qui m’est destinée. Aussitôt je suspends mon demi-tour et mes traits se durcissent.
-N’y pense même pas !
Il tressaille. Je lui est presque craché ces mots au visage. Il s’éloigne vexé et crispé. Je ne le quitte pas des yeux. Depuis mes seize ans certains ont arrêté de considérer comme une enfant et j’ai plusieurs fois dut repousser des prétendants trop enthousiastes. Deux sont morts. Depuis à part quelques regards trop appuyés je suis tranquille et je veillerais à toujours l’être.
Ceci est ma première histoire de science-fiction donc n’hésitez pas à me donner votre avis et j'espère qu'il n'y à pas trop de fautes d'orthographe.
(2357)
Avez-vous déjà essayé de parler à la lune et aux étoiles ? Si non, très bien continuez ainsi. Si vous leur avez parlé et s’il vous semble qu’elles vous ont répondu, sachez que vous vous leurrez. Elles ne vous répondront pas. La lune est vide de sens, les étoiles sont vides de sens.
La Terre l’est aussi. Il est inutile de se bercer de doux rêves d’espoir, car il faut bien se réveiller. Et là, il ne reste plus que la souffrance, la mort, et surtout, la désillusion.
Moi, ça fait longtemps que j’ai cessé de rêver.
Je m’appelle Kaela, j’ai seize ans et je suis passe-murailles.
Chapitre 1 (partie 1)
Passe-murailles. Un mot, un seul, suffit à me décrire. A rythmer ma vie, ma manière d’être. Comment ce seul mot en est-il venu à gouverner ma vie ? Je l’ignore et pour tout vous dire, je m’en moque. Car de toute façon je vais mourir et cette réalité elle, ne peut être changée. Oh moi, mourir ne me dérange pas spécialement. Ceux qui me révulsent ce sont eux, les Elus. Ceux qui peuvent choisir de vivre. Et de nous laisser mourir. C’est pour eux que je suis là, à cause d’eux devrai-je dire.
Je détaille l’immeuble que je viens de quitter : il est encore en assez bon état et fourmille de monde. Un rictus déforme mes lèvres à la vue du portier qui vient quasiment de me jeter dehors. Il va vite regretter ma venue, mais il n’aura pas le temps de la regretter longtemps. Je tourne le dos à l’immeuble et à peine ai-je fait quelques pas qu’un souffle chaud caresse brutalement mon dos. Je ne me retourne pas, c’est inutile car je sais déjà ce qu’il y a derrière moi : un tas de ruine. Le pire c’est que personne ne pensera que c’est moi qui viens de déclencher cette explosion, car elle s’est déroulée dans l’indifférence générale. Pas un passant ne s’arrêtera pour porter secours à un éventuel survivant. D’ailleurs même si quelqu’un me repérait qui viendrait m’arrêter ? Cela fait longtemps que toute forme d’autorité à disparut. Seule reste la loi du plus fort. Et ça comme beaucoup je l’ai vite compris. Mais contrairement à d’autre je n’ai pas fait que l’énoncer, je l’ai mise en pratique. J’en ai fait mon code, ma seule et unique loi. Cela fait sept ans que je l’applique, cela fait sept ans que je suis passe-murailles, cela fait sept ans que ma mère est morte. Et qu’aucun hypocrite ne s’exclame faussement attristé :
-Ta mère est morte ! Mon dieu quelle tristesse !
Car c’est faux. Ici pas de place pour la tristesse, seule compte l’indifférence. C’est ce que j’ai appris à mes dépends, quand écrasée pas le chagrin de cette mort soudaine j’ai rejoint mon nouvel avenir. J’en avais entendu parler et j’ai su frapper à la bonne porte, s’il on peut dire. Celle qui m’a fait devenir ce que je suis. Mais je ne lui en veux pas, car contre toute attente c’est elle qui m’a permis de rester en vie. Qui m’a appris un maître-mot : l’indifférence. C’est ce mot qui m’accueillit, ce mot qui m’a vu grandir, ce mot dans lequel je vis. Dans ce mots, dans ce monde, dans cette ville, ce qui pour moi revient au même puisque je ne la quitterais jamais. Je fais partie des Rebelles avec une majuscule bien entendu. Il en existe de toutes sortes, des doué, des faux, des peureux ; certains sont bourré de principes qu’ils disent juste, d’autres sont sans aucun scrupules. Personnellement je me situe dans une troisième catégorie : ceux qui font leur travail. Car c’est comme ça que je considère mes agissements, un métier comme un autre.
Les rebelles sont peu nombreux, on les estime a à peine deux milliards sur les neuf qui constituent l’ensemble de la population planétaire. C’est cependant plus que les Elus qui eux, ne serait qu’un milliard. Le resta de la population ne fait que gémir et prier pour qu’un jour lorsqu’ils se réveillent ils soient devenus des Elus et non plus des gens normaux. Ce qui ne survient presque jamais. Pour ma part je ne pense pas en faire un jour partie. Mais nombreux sont ceux, qui guettent avec attention l’apparition du moindre cheveu vert qui prouverait qu’ils sont spéciaux, qui espèrent que leur poumons seront maintenant capables de supporter le gaz de Tullia la planète refuge. Celle qui fait des Elus les élus. Car le Terre s’épuise et ne sera bientôt plus habitable. Une planète refuge, une seule, a été découverte. Mais pour la plupart le gaz qui y règne est mortel seul ceux qui ont mystérieusement muté peuvent le respirer. Et seuls eux, lorsque la Terre rendra son dernier soupir, pourront s’envoler vers une nouvelle vie. Les autres, ceux qui n’ont pas eu de chance mourront doucement dans une agonie aussi lente et douloureuse qu’inévitable. Mais des hommes ont trouvé un moyen de se venger de l’évolution : puisqu’ils ne peuvent avoir une nouvelle chance personne n’en aura. Et les Rebelles sont nés avec pour mission de tuer un maximum d’Elus.
Il faut agir avec prudence et tuer sans se faire tuer. Car si les Elus, bien que conscient du danger, sont trop orgueilleux pour masquer les cheveux verts. Ils savent cependant se défendre et lorsqu’ils repèrent leurs agresseurs, ils se montrent aussi impitoyables que ces derniers.
Une nouvelle explosion survient, comme pour appuyer mon propos. Car ce sont des normaux qui viennent de mourir. Comme toujours quand une explosion se déroule face à moi je sens mon cœur battre un peu plus vite. Et comme toujours je verrouille ma mémoire et m’astreint au calme. Je respire profondément et bientôt cet incident n’est plus qu’une donnée supplémentaire dans mon esprit. Je contourne largement les ruinas fumantes et passe mon chemin. Après quinze minutes de marche environ, j’arrive enfin à l’immeuble que j’habite en compagnie d’une trentaine d’autres personnes. Là à peine entrée je vois surgir Vel mon transmetteur, celui qui est chargé de remettre mes observation aux dirigeants.
-Alors, me demande-t-il avec angoisse, ça a marché ?
-Oui.
Ma réponse est laconique mais ne le surprend pas, je ne parle jamais beaucoup. Seulement cette fois je continue ma réponse et ce que j’ajoute les fait ce figer.
-Il y a eu une explosion, cadeau des Elus.
-Quel bâtiment ?
-Le 25b quartier sud-est.
Il a l’air catastrophé et je regarde avec attention la sueur naitre sur son front, puis il semble prendre conscience de quelque chose et fronce les sourcils.
-Ce bâtiment… il n’est pas à nous !
Je quitte le masque impassible que je m’étais composé et lui lance un regard narquois.
-Non.
Il semble hésiter entre le soulagement et la colère. Le soulagement finit par l’emporter et il répondit à mon sourire. Nous nous dévisageons un moment et alors que je vais reprendre mon chemin j’aperçois une lueur de convoitise dans ses yeux. Lueur qui m’est destinée. Aussitôt je suspends mon demi-tour et mes traits se durcissent.
-N’y pense même pas !
Il tressaille. Je lui est presque craché ces mots au visage. Il s’éloigne vexé et crispé. Je ne le quitte pas des yeux. Depuis mes seize ans certains ont arrêté de considérer comme une enfant et j’ai plusieurs fois dut repousser des prétendants trop enthousiastes. Deux sont morts. Depuis à part quelques regards trop appuyés je suis tranquille et je veillerais à toujours l’être.
Ceci est ma première histoire de science-fiction donc n’hésitez pas à me donner votre avis et j'espère qu'il n'y à pas trop de fautes d'orthographe.
Dernière édition par Kaelys le Dim 11 Déc - 5:27, édité 2 fois
Kaelys- Messages : 200
Date d'inscription : 24/08/2011
Localisation : Dans l'ombre des étoiles
Humeur : Aussi changeante qu'un souffle d'air
Re: Le gris du macadam/et autres
troisième ligne en partant du bas, "Le lui ai presque" je pense que ce serait plutôt "Je lui"
sinon c'est bien. J'aime beaucoup^^
sinon c'est bien. J'aime beaucoup^^
Re: Le gris du macadam/et autres
Je corrige ça tout de suite merci
Kaelys- Messages : 200
Date d'inscription : 24/08/2011
Localisation : Dans l'ombre des étoiles
Humeur : Aussi changeante qu'un souffle d'air
Re: Le gris du macadam/et autres
très bien comme début d'histoire, ça me donne envie de connaître la suite
Et puis tu as une belle écriture, j'entends par là que ton texte n'est pas un fouillis et que c'est vraiment agréable à lire, digne d'une vraie auteure
Et puis tu as une belle écriture, j'entends par là que ton texte n'est pas un fouillis et que c'est vraiment agréable à lire, digne d'une vraie auteure
Alwÿnne- Messages : 1354
Date d'inscription : 18/08/2011
Age : 29
Localisation : La tête dans les étoiles...
Humeur : Suit le fil de mes rêves
Re: Le gris du macadam/et autres
j'aurais pas mieux dit!!^^continue c'est super!
Ipiu- Admin
- Messages : 2221
Date d'inscription : 21/06/2011
Age : 28
Localisation : chocoland world
Humeur : Espiégle
Re: Le gris du macadam/et autres
merci beaucoup je posterais la suite dans la semaine ^^
Kaelys- Messages : 200
Date d'inscription : 24/08/2011
Localisation : Dans l'ombre des étoiles
Humeur : Aussi changeante qu'un souffle d'air
Re: Le gris du macadam/et autres
C'est vraiment génial ... rien d'autre à dire ^^. A si ! C'est génial.
Nola- Admin
- Messages : 2252
Date d'inscription : 23/06/2011
Age : 25
Re: Le gris du macadam/et autres
merci beaucoup ça me fait très plaisirs que ça vous plaise
Kaelys- Messages : 200
Date d'inscription : 24/08/2011
Localisation : Dans l'ombre des étoiles
Humeur : Aussi changeante qu'un souffle d'air
Re: Le gris du macadam/et autres
De rien.
Nola- Admin
- Messages : 2252
Date d'inscription : 23/06/2011
Age : 25
Re: Le gris du macadam/et autres
Chapitre 1 (partie 2)
Je m’enfonce dans les couloirs miteux de l’immeuble et après avoir grimpé deux étages, débouche sur mon niveau. Là, dans un coin, m’attends un lit crasseux qui a surement été squatté par d’autres avant moi. Le reste, des habits de rechange de la nourriture et quelques babioles, je le transporte dans mon sac. Ils sont plus en sécurité sur moi que sur la paillasse, ouverte à tout vol. Je m’allonge à moitié et somnole. Une main sur mon épaules me réveille, c’est Litany ma voisine de dortoir. Je m’entends plutôt bien avec elle et je sais ce qu’elle attend : des renseignements. D’ailleurs la salle, qui s’est remplie durant mon sommeil, est attentive. Car de dort au niveau le plus dangereux, celui ou les passes-murailles sont logés.
-Il a explosé de haut en bas.
Les visages se détendent et les yeux de certains se parent même d’un peu de joie. Chaque mission réussit est synonyme de fête. Nous sommes cinq à être partis en mission et les cinq seront écoutés avec la même attention. Mais ce sont mes réussites qui rassurent le plus. Car je suis l’exception, la seule qui à survécut sept ans, un record. Beaucoup sont plus âgé que moi, mais pourtant je suis considéré comme la doyenne. Celle qui n’a jamais échoué dans ses missions. Et tant que je survivrais ils espèreront. Se diront que ce travail ne les condamne pas à mort. Qu’il leur reste un espoir. J’ai parfois l’impression que c’est seulement grâce à moi qu’ils tiennent. Je ferme les yeux et quelques secondes passent, puis un garçon fait son apparition, je dresse l’oreille et entends son succès. Vingt minutes plus tard ils sont deux à faire leur apparition. Je les observe avec surprise, ils ne menaient pas de missions ensemble. L’un d’eux est blessé.
-Des Elus ont tiré dans la foule après ma mission, l’un d’entre nous a été tué et moi blessé. Farald passait par là après sa propre mission et m’a sauvé.
Des murmures d’inquiétude parcourent la salle. Qui a été tué ?
-C’est plutôt facile à deviner non !
Ma voix vient de claquer sèche et ironique.
-C’est le cinquième, il n’était pas très doué.
Les murmures reprennent mais sont déjà plus assurés. Je me ré affale dans mon lit, j’ai joué mon rôle, je les ais rassuré. Farald passe devant mon lit et sort, j’attends quelques instants puis je l’imite. Je connais très bien ce genre de signaux, il veut me parler de quelque chose. Seul à seul.
-les Elus ont des projets. Ils comptent ramener du gaz de Tullia et obliger tous les gens qui entrent dans leurs immeubles à en respirer. On doit cesser nos infiltrations ou les agents vont mourir. Ils ont peur, Kaela et ils sont prêts à tout pour se venger.
-Tu en es sûr ?
-Oui.
Je marque une pause puis reprends :
-Pourquoi tu n’en as pas parlé à ton transmetteur.
-Je… je n’ai pas confiance en lui, je risque ma vie sur cette information.
-Et en moi tu as confiance ?
Il se tait, je l’ai piégé, je sais très bien qu’il n’a pas confiance en moi. Maintenant il va être obligé d’admettre la vraie raison pour laquelle il a fait appel à moi. Oh, je la connais déjà, mais je veux le pousser à se dévoiler, pour mieux l’anéantir.
-Eh bien… hésite-t-il, je me disais que maintenant que tu es au courant tu pourrais informer les bonnes personnes.
-Tu oublie quelque chose je ne suis pas transmetteur pourquoi en parlerais-je ?
Il se rend compte qu’il perd pieds, tente de reprendre le control de me dominer, il avance son dernier argument :
-Mais tu dois leurs parler, sinon tu les trahis tout autant que moi, ils ne te pardonneront pas de laisser mourir de agents.
-Vraiment ?
Le sourire triomphant qui venait de s’afficher sur son visage est balayé par ma tranquille assurance. Je prends un air faussement étonné :
-Mais je n’en sais rien ! Pourquoi m’en l’aurais-tu parlé ?
Un sourire provoquant étire mes lèvres.
-Qui penses-tu qu’ils vont croire ? Toi ? Ou moi ?
Il est maintenant très pâle mais je n’en n’ai pas encore terminé avec lui. A moi d’assener ma dernière frappe.
-Cette conversation n’a même pas eu lieu.
Il s’éloigne vaincu.
Je rentre dans le dortoir satisfaite de moi-même. Il a voulu jouer au plus malin, il a perdu. Je sais très bien que j’étais son dernier recours. Il ne pouvait effectivement pas en parler à son transmetteur. Car il n’est pas rare que l’un d’entre eux soit abattu pour avoir apporté de trop mauvaise nouvelles. On peut donc comprendre que sur ces sujets brûlant leur fiabilité soit assez instable. Je ne les aime pas mais je n’ai pas l’intention de m’encombrer avec cette histoire. Trop de risques inutiles. L’idée que de nombreuses personnes risquent de mourir par ma faute ne m’effleure même pas. Que Farald se débrouille seul. C’est sur cette pensée que je m’endors. Lorsque je me réveille, la salle est presque vide, et j’estime qu’il doit être dix heures environ. Flûte, j’ai trop dormi. Je me dépêche de descendre et sort dans la rue. Là je ralentis, même de jour la prudence est recommandée. Je rabats la capuche de mon pull sur mon visage et me dirige vers un lieu sauvage ou plus que partout ailleurs les gens se battent pour leur survie.
Je m’appelle Kaela, j’ai seize ans et je n’attends plus rien de la vie.
voilà ^^
Je m’enfonce dans les couloirs miteux de l’immeuble et après avoir grimpé deux étages, débouche sur mon niveau. Là, dans un coin, m’attends un lit crasseux qui a surement été squatté par d’autres avant moi. Le reste, des habits de rechange de la nourriture et quelques babioles, je le transporte dans mon sac. Ils sont plus en sécurité sur moi que sur la paillasse, ouverte à tout vol. Je m’allonge à moitié et somnole. Une main sur mon épaules me réveille, c’est Litany ma voisine de dortoir. Je m’entends plutôt bien avec elle et je sais ce qu’elle attend : des renseignements. D’ailleurs la salle, qui s’est remplie durant mon sommeil, est attentive. Car de dort au niveau le plus dangereux, celui ou les passes-murailles sont logés.
-Il a explosé de haut en bas.
Les visages se détendent et les yeux de certains se parent même d’un peu de joie. Chaque mission réussit est synonyme de fête. Nous sommes cinq à être partis en mission et les cinq seront écoutés avec la même attention. Mais ce sont mes réussites qui rassurent le plus. Car je suis l’exception, la seule qui à survécut sept ans, un record. Beaucoup sont plus âgé que moi, mais pourtant je suis considéré comme la doyenne. Celle qui n’a jamais échoué dans ses missions. Et tant que je survivrais ils espèreront. Se diront que ce travail ne les condamne pas à mort. Qu’il leur reste un espoir. J’ai parfois l’impression que c’est seulement grâce à moi qu’ils tiennent. Je ferme les yeux et quelques secondes passent, puis un garçon fait son apparition, je dresse l’oreille et entends son succès. Vingt minutes plus tard ils sont deux à faire leur apparition. Je les observe avec surprise, ils ne menaient pas de missions ensemble. L’un d’eux est blessé.
-Des Elus ont tiré dans la foule après ma mission, l’un d’entre nous a été tué et moi blessé. Farald passait par là après sa propre mission et m’a sauvé.
Des murmures d’inquiétude parcourent la salle. Qui a été tué ?
-C’est plutôt facile à deviner non !
Ma voix vient de claquer sèche et ironique.
-C’est le cinquième, il n’était pas très doué.
Les murmures reprennent mais sont déjà plus assurés. Je me ré affale dans mon lit, j’ai joué mon rôle, je les ais rassuré. Farald passe devant mon lit et sort, j’attends quelques instants puis je l’imite. Je connais très bien ce genre de signaux, il veut me parler de quelque chose. Seul à seul.
-les Elus ont des projets. Ils comptent ramener du gaz de Tullia et obliger tous les gens qui entrent dans leurs immeubles à en respirer. On doit cesser nos infiltrations ou les agents vont mourir. Ils ont peur, Kaela et ils sont prêts à tout pour se venger.
-Tu en es sûr ?
-Oui.
Je marque une pause puis reprends :
-Pourquoi tu n’en as pas parlé à ton transmetteur.
-Je… je n’ai pas confiance en lui, je risque ma vie sur cette information.
-Et en moi tu as confiance ?
Il se tait, je l’ai piégé, je sais très bien qu’il n’a pas confiance en moi. Maintenant il va être obligé d’admettre la vraie raison pour laquelle il a fait appel à moi. Oh, je la connais déjà, mais je veux le pousser à se dévoiler, pour mieux l’anéantir.
-Eh bien… hésite-t-il, je me disais que maintenant que tu es au courant tu pourrais informer les bonnes personnes.
-Tu oublie quelque chose je ne suis pas transmetteur pourquoi en parlerais-je ?
Il se rend compte qu’il perd pieds, tente de reprendre le control de me dominer, il avance son dernier argument :
-Mais tu dois leurs parler, sinon tu les trahis tout autant que moi, ils ne te pardonneront pas de laisser mourir de agents.
-Vraiment ?
Le sourire triomphant qui venait de s’afficher sur son visage est balayé par ma tranquille assurance. Je prends un air faussement étonné :
-Mais je n’en sais rien ! Pourquoi m’en l’aurais-tu parlé ?
Un sourire provoquant étire mes lèvres.
-Qui penses-tu qu’ils vont croire ? Toi ? Ou moi ?
Il est maintenant très pâle mais je n’en n’ai pas encore terminé avec lui. A moi d’assener ma dernière frappe.
-Cette conversation n’a même pas eu lieu.
Il s’éloigne vaincu.
Je rentre dans le dortoir satisfaite de moi-même. Il a voulu jouer au plus malin, il a perdu. Je sais très bien que j’étais son dernier recours. Il ne pouvait effectivement pas en parler à son transmetteur. Car il n’est pas rare que l’un d’entre eux soit abattu pour avoir apporté de trop mauvaise nouvelles. On peut donc comprendre que sur ces sujets brûlant leur fiabilité soit assez instable. Je ne les aime pas mais je n’ai pas l’intention de m’encombrer avec cette histoire. Trop de risques inutiles. L’idée que de nombreuses personnes risquent de mourir par ma faute ne m’effleure même pas. Que Farald se débrouille seul. C’est sur cette pensée que je m’endors. Lorsque je me réveille, la salle est presque vide, et j’estime qu’il doit être dix heures environ. Flûte, j’ai trop dormi. Je me dépêche de descendre et sort dans la rue. Là je ralentis, même de jour la prudence est recommandée. Je rabats la capuche de mon pull sur mon visage et me dirige vers un lieu sauvage ou plus que partout ailleurs les gens se battent pour leur survie.
Je m’appelle Kaela, j’ai seize ans et je n’attends plus rien de la vie.
voilà ^^
Dernière édition par Kaelys le Jeu 8 Déc - 7:51, édité 2 fois
Kaelys- Messages : 200
Date d'inscription : 24/08/2011
Localisation : Dans l'ombre des étoiles
Humeur : Aussi changeante qu'un souffle d'air
Re: Le gris du macadam/et autres
la suite est toute aussi bien!!!
(c'est 'ma voix vient de retentir' pas 'Mais')
(c'est 'ma voix vient de retentir' pas 'Mais')
Re: Le gris du macadam/et autres
je corrige ^^
Kaelys- Messages : 200
Date d'inscription : 24/08/2011
Localisation : Dans l'ombre des étoiles
Humeur : Aussi changeante qu'un souffle d'air
Re: Le gris du macadam/et autres
re (corrigé) ^^"
Kaelys- Messages : 200
Date d'inscription : 24/08/2011
Localisation : Dans l'ombre des étoiles
Humeur : Aussi changeante qu'un souffle d'air
Re: Le gris du macadam/et autres
t'inquiète pas, ça nous arrive à toutes!!
Dernière édition par Shaé (alias arwouenn) le Sam 10 Déc - 0:35, édité 1 fois
Re: Le gris du macadam/et autres
la preuve Shaé, tu viens d'écrire "nosu" au lieu de "nous" ^^
Alwÿnne- Messages : 1354
Date d'inscription : 18/08/2011
Age : 29
Localisation : La tête dans les étoiles...
Humeur : Suit le fil de mes rêves
Re: Le gris du macadam/et autres
... vous êtes spé (mais moins que moi nah !!!)
Nola- Admin
- Messages : 2252
Date d'inscription : 23/06/2011
Age : 25
Re: Le gris du macadam/et autres
je ne me risquerais pas à te contredire (enfin je crois...)
Kaelys- Messages : 200
Date d'inscription : 24/08/2011
Localisation : Dans l'ombre des étoiles
Humeur : Aussi changeante qu'un souffle d'air
Re: Le gris du macadam/et autres
Attention.
Nola- Admin
- Messages : 2252
Date d'inscription : 23/06/2011
Age : 25
Re: Le gris du macadam/et autres
oui je crois que c'est dans mon intérêt ^^"
Kaelys- Messages : 200
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