Enfin pour Alwÿn

Ce matin là, je me levais vers six heures, soit plus tôt qu'à mon habitude. Le soleil n'était pas encore debout, et on pouvait voir la Lune et les étoiles éclairer le jardin. Encore en tenue de nuit, j'enfilai un pull rapidement, des bottes chaudes, et me dirigeai vers la porte arrière de la maison. En passant dans le couloir, je récupérai mon écharpe et ma veste laissé la veille au soir sur un des fauteuils en cuir du séjour. Arrivé devant la porte, je pris les clés et sorti prendre l'air. Nous étions en début du moi de novembre, la fête d'halloween venait de passer, le retour en cours pour les enfants avait lieu ce jour même - raison pour laquelle je m'étais levé tôt - et la nuit était encore bien prononcé à cette heure bien matinale. L'herbe sur les bord de l'allée en terre battue était recouverte par une fine couche d'eau, en raison de la bruine tombée pendant la nuit. Les rosiers plantés un an auparavant avait pris de l'ampleur, et les géraniums poussant dans un coin du jardin, près de l'escalier à l'arrière de la maison, fleurissaient plus que les années passées. Un signe que, même trente ans après, je ne l'oubliais pas, et que je prenais soin d'elle par le biais de ces fleurs, ornant souvent les tombes à cette période de l'année, la sienne y compris, là-bas, dans ma ville natale. Que de souvenirs remontaient en moi alors que je regardais ce que nous avions réalisé dans cet endroit à l'écart de tous. On arrivait via une allée de gravier et de terre par la trouée entre les arbres. Assez large pour passer deux voitures à la fois. Celle-ci donnait sur la devanture de la maison, avec ses escaliers, et sa porte à double battants, en chêne massif, haute de ses trois mètres, rappelant le style médiévale. De l'herbe poussait irrégulièrement aux alentours, ainsi que différents buissons et fleurs, que nous avions planté, à vrai dire, un peu au hasard, laissant ensuite la nature faire. De grands arbres entouraient la maison, que nous avions laissé là car ils formaient un magnifique ensemble avec les bois entourant la demeure, qui avait était agencée de manière à laissé au mieux la nature telle qu'elle était avant qu'on ne s'y installe. On pouvait faire le tour de la bâtisse sans problème, au milieu de l'herbe et des plantes, souvent sauvages. A l'arrière, on trouvait un verger, avec toutes sortes d'arbres fruitiers, ainsi qu'un potager, plutôt grand, qui nous permettait d'avoir nos propres fruits et légumes. La nuit enveloppait ce décor, et rendait le sous-bois sombre, lui donnant un aspect mystérieux. Le vent d'automne s’immisça alors au creux de mon cou, et je me décidai à rentrer à l'intérieur. Un dernier regard vers le ciel et la splendeur des bois, puis je me réfugia dans la maison.

En rentrant, je déposai mes chaussures et ma veste dans la penderie du vestibule, et enfila mes chaussons. Je me dirigeai vers la cuisine, où je sortis de quoi prendre le petit-déjeuner tous ensembles quand le reste de la maisonnée sera éveillée. Je passait ensuite dans la salle à manger pour rejoindre le séjour, où j'allumai un feu de cheminée, afin de réchauffer un peu le rez-de-chaussée. J'entendis alors quelqu'un descendre. C'était mon mari, qui avait déjà pris sa douche. Alors qu'il s'occupait de finir de vérifier les sacs des plus jeunes, je montais au premier pour prendre ma douche. Je passais à la chambre prendre mes affaires, et filai dans la salle-de-bain. En sortant de celle-ci, je vis différentes porte de chambre ouverte : la mienne, ainsi que celle de mon fils ainé et de deux de mes filles. Je passais dans les autres pour réveiller les plus jeunes.
En arrivant en bas, le plus jeune dans les bras -environ deux ans- j'entendis la première dispute de la journée. Les deux plus vieilles se chamaillaient pour avoir le dernier pain au chocolat. Mon mari était déjà avec elles et le plus âgé à table. L'ainé avait alors 16 ans, et j'avais après lui quatre autres enfants, d'abord trois filles, et le dernier, deux ans, un petit garçon. Nous prîmes le petit-déjeuner ensemble, avec les habituelles discutes du petit matin. Vînt ensuite le moment des douches pour tout le monde, avec les disputes pour qui allait prendre quelle salle d'eau et qui la prenait avant qui. Rien de moins habituel en fin de compte. Finalement, arriva l'heure du départ à l'école. Les trois plus âgés allaient à la ville proche, au lycée ou au collège, alors que les deux plus jeunes restaient avec moi à la maison. Mon mari les déposa puis parti au travail. Je passai la journée à faire cours à ma fille dans la bibliothèque, avec mon fils dormant dans la pièce à côté ou jouant près de nous. Un moment passa où nous jouâmes dans le jardin et les bois, cherchant quelques rares champignons pour le repas du soir. Enfin tous le reste de la maison rentra. Je pris le temps au près de chacun pour les devoirs, puis nous fîmes des jeux ensembles. On avait pas toujours le temps d'en faire, mais ce soir là était une exception à la règle. Cette journée avait beau avoir été similaire à toutes celles d'avant, mis à part les jours de vacances et les fin de semaines, je ne me lassais pas de ses moments à chérir mes enfants. Le temps sans eux m'aurait parût bien long. Chaque jour, j'essayai de leur montrer l'amour que je leur portait en les aidant et les appréciant du mieux que je le pouvais.